04.01.2024 ▬ L’Occident semblait vouloir s’immiscée dans la petite bulle de confort des îles Kouriles depuis quelques mois maintenant. Si bien que Kaneko était soucieuse à l’idée qu’une trop forte présence dans ses pays aux valeurs incertaine cause une déviation importante des valeurs au sein de leurs clans. Était-ce ça, ce que les anciens appelaient entrée à l’âge adulte ? Sortir de sa zone de confort au risque de petit à petit s’oublier, oublier ses racines, ses valeurs ? C’était choses improbables, inimaginable. En tout cas pour elle et très certainement pour son cousin Eiji.

La question était, que faisais la Nipponne au bar Nelegalen de Sofia en Bulgarie ? Elle-même c’était surprise à y entré, comme si sa seule présence ici était une aberration. L’endroit n’était pourtant pas si mal, bien que sa clientèle soit douteuse. Les sens en alerte, la demoiselle avait commander un saké au barman qui lui avait servis une eau de riz très loin de ses attentes. Mais la femme retint sa grimace, buvant en silence le liquide qui vins lui réchauffer la gorge, observant dans l’ombre ce qui se jouais devant elle. Attendant l’heure d’un rendez-vous fixé depuis quelques temps déjà avec une femme des plus intrigantes qui semblerait-avoir quelques informations à lui communiquer.

À l’autre bout de l’épais comptoir de bois massif, un homme plus que louche semblait vouloir refourguer des œufs d’un bleu criard à une vielle femme qui ne savait pas comment s’en défaire. Ventant des bienfaits contre le vieillissement. Kaneko détourna le regard, manquant l’intérêt de la situation et préférant capter une conversation entre deux hommes qui semblaient vouloir parier sur le prochain combat du fight-club qui avait ouvert en ville. De nouveau, la demoiselle changea de cible, et ainsi jusqu’à être las des bruits de conversations sans grand intérêts.

Ce ne fus qu’en entendant un bruit de verre brisé qu’elle ressentit enfin un mince intérêt la sortant du calme d’une méditation à peine entamée alors qu’elle finissait son verre, son rendez-vous était en retard. Le vendeur à la sauvette avait fait tomber son verre en titubant, les éclats avaient volé et la vielle femme semblait en avoir peur. Comme si l’insistance de l’homme c’était faite plus agressive. Froissant des sourcils, sans pour autant sortir de son retrait, elle écouta la conversation.

- J’vous assure m’dame vous d’vez m’lez prendre. Vous n’en trouverez pas ailleurs !
- Je vous ais dit que je n’étais pas intéréssée monsieur.
- Si vous l’êtes, vous ne le savez juste pas encore. Sortez les galions j’vous fait un bon prix.

L’homme posa une main peu délicate sur le sac à main de la vielle dame qui sursauta et recula. Il attrapa son bras et au même moment, croisa mon regard.

- Qu’es’tu r’garde toi. J’te paye un verre p’têtre. Attend j’moccupe d’elle après d’toi p’tit cul.

Kaneko le toisa puis détourna le regard, décidant que ce rejet de la société ne valait pas son attention. Ce qui ne sembla pas plaire, mais eu au moins l’effet de détourné son attention de la vielle femme qui profita de la distraction pour fuir. L’homme tout penaud traversa l’espace qui le séparais de la jeune femme pour envahir un peu trop son espace personnel. N’ayant visiblement pas à cœur de respecter le minima de distance requis lors d’une conversation polie.

- T’mas ruiné mon coup connasse !

Dit-il en s’approchant un peu plus. L’odeur d’alcool et de tabac froid faisant légèrement plisser le nez de Kaneko. Pour autant, elle ne lui accorda pas un regard.

- R’garde moi quand j’te parle !

L’homme attrapa le bras de la Nippone. N’appréciant guère le contact, il n’en fallu pas d’avantage pour que la jeune femme réagisse. Bien trop rapide pour l’alcoolique, elle l’immobilisa face contre le comptoir par une clé de bras. Toujours enfermé dans son silence.

- Aïe ! Ook ok s’bon…

Kaneko relâcha sa prise et repris sa place, buvant un nouveau verre qui lui avait été servis. L’homme tituba. Visiblement dans un état second, ce dont on aurait pu ce douter.

- Si personne n’en veut, autant en faire des omelettes hein ? haha !

Il prit un premier œuf et le balança par terre. Le liquide se rependit au sol, éclaboussant les chaussures de Kaneko. Un second. La demoiselle posa son verre et se retourna, regardant l’homme comme s’il était une merde de la pire espèce. Un troisième. Il n’en fallu pas d’avantage pour que la Nippone choisit de protéger ses animaux qui, par bien des manières étaient bien meilleur que l’Homme. Celui-ci en donnant parfait exemple. Mais le temps -très rapide- qu’elle ne l’immobilise à nouveau, lui cassant le nez d’un coup de coude et lui faisant plier genoux à terre- et il n’en restait plus qu’un seul, de ses gros œufs d’un bleu électrique. Kaneko s’en saisi. Et faisant rouler un galion sur le comptoir à l’attention du barman qui avait regardé la scène d’un air idiot en essuyant le même verre depuis trois minutes, glissa ses quelques mots.

- Mes excuse pour le dérangement.

Elle enjamba l’homme qui semblait être devenue animal sauvage tant sa plainte était risible. Puis sorti du bar, l’œuf entre les mains, son rendez-vous visiblement lui ayant posé un lapin.

08.01.2024 ▬ De retour sur son île natale, pour une réunion avec son frère et son cousin un peu avant de reprendre le chemin de l’Angleterre, Kaneko avait demander un moment en privée avec Eiji pour lui présenter sa trouvaille : l’œuf qu’elle avait sauver des mains d’un crétin de Bulgare dans un bar. Il lui semblait aussi logique que nécessaire que d’avoir l’avis de son cousin, tant en tant que proche, que celui de chef de clan sur la possibilité de garder un Dirico. Lui-même avait hériter d’un ZouWu après tout il n’y avait pas si longtemps que ça.

Contente de l’accord que lui avait donner Eiji, la demoiselle s’en alla aux archives du temple de l’ïle afin d’en apprendre plus sur l’animal et surtout sa nature. Ce ne fus qu’après de longue heure que la jeune femme trouva enfin trace de cet œuf mystérieux. Visiblement il s’agissais d’une espèce rare d’oiseau ne sachant pas voler, mais étant capable de se téléporter sur plusieurs mètres. Prétendument disparue celons les moldus, il n’en était rien. Mais l’animal savait se faire discret. Quoi de mieux pour elle-même se disait-elle, souriant au livre avec discrétion. Le Dirico, voilà qui lui convenais très bien.

Le reste de ses recherches portèrent sur la façon de prendre soin de l’animal le temps de sa croissance et surtout, comment le faire arrivée en bonne santé dans ce monde. Après la lecture d’autres ouvrages aussi anciens que le premier, la Japonaise découvrit qu’il fallait lui fabriquer un nid à base de mousse d’arbre, de laine et de brindille. Il grandirait donc dans l’endroit idéal. De plus, il faudrait le faire reposer vingt-sept jour, dans un endroit caché, le plus près possible du ciel, de la terre, de l’eau et du feu.

Il fallu encore quelque minute pour noter mentalement ses informations et les assimilées avant qu’elle ne quitte le temple pour se mettre à l’ouvrage. Elle commença par tondre un des moutons qui cohabitais avec son clan sur l’île, récupérant ainsi une laine de qualité qu’elle pourrait facilement travailler. Ensuite, elle alla ramasser la mousse au pied de son arbre favoris, un cerisier du Japon où elle s’adonnais si souvent à la lecture. Enfin, elle y ramassa quelques brindilles qui était le dernier ingrédient dont elle aurait besoin.

Ce mettant à l’ouvrage au sein du lieu où son cousin et son frère devait la rejoindre pour leurs ententes familiales autour des besoins du clans, elle ne vit pas les heures passer. Et seuls vins déranger sa concentration Iwao, et ses questions autour de l’activité bien étrange de sa jeune sœur. D’ici à la fin de l’échange, les mains expertes de la jeune femme, habituer à coudre et à tissée autant qu’à forger avaient fini l’ouvrage. La nuit était déjà bien présente, l’heure tardive creusant un peu plus la fatigue dans son regard. Mais force était de constater qu’elle se refusais à s’arrêter tant que l’œuf ne serait pas là où il devait être : au sommet de la montagne qui surplombais l’île. Endroit le plus tranquille et le plus près du ciel auquel elle avait pu penser.

04.02.2024 ▬ Kaneko avait traversé la nuit pour atteindre le sommet du pic qui surplombais l’île de son clan. L’œuf au plus près de son cœur, noué dans un bandeau qu’elle avait porter en écharpe jusqu’à atteindre sa destination. Le panier qu’elle avait fabriqué un peu plus tôt l’avait quelque peu encombré, le garder intact avait sans doute été la partie la plus difficile de cette mission. Résignée cependant autant qu’elle était têtue en un sens, la jeune femme y parvint non sans mal, mais couronnée de succès.

Au détour d’une cascade semblant s’abreuver à même le ciel tant elle était proche des nuages, la demoiselle pénétra dans une grotte creusée dans la roche pour y installer le nid de fabrication artisanale. Détachant l’écharpe par des gestes lents et maîtrisé, elle y déposa l’œuf avec précaution. Des gestes presque trop doux pour la jeune femme. Usant de sa baguette magique qu’elle sorti de son kimono traditionnel, elle alluma trois torches qui entourerais l’animal à naître, brûlant d’un feu magique qui ne souffrirais ni du vent, ni de la pluie, ni des tempêtes.

Eau, terre, air et feu, les quatre éléments étaient réunis autour de l’embryon pour le porter aux portes de la vie. Jetant un dernier regard à la progéniture, elle s’inclina avant de se retirer de la cavité qu’elle ne verrait plus vingt-sept jours durant. Car tel était les conditions pour voir naître le Dirico.

Kaneko était connu pour sa grande patience autant que par sa discipline. De retour en Angleterre pour jongler entre son statut d’interne en tant qu’apprentie médicomage à Sainte-Mangouste, l’hôpital sorcier de Londres. Mais également la mission que leurs avaient donner Eiji au détour d’une ruelle sombre impliquant une surveillance accrue d’un professeur de Poudlard, elle ne vit de toute façon pas le calendrier faire défiler les journées bien remplit qui ne lui laissais que peu souvent l’occasion de se reposer.

Ce n’est qu’à l’aube du vingt-sixième jour qu’elle demanda l’autorisation à son cousin de s’absenter de ses obligations pour pouvoir aller cueillir l’oisillons à naître à son réveil. Ce ne serait que deux jours, trois tout au plus où elle serait de retour sur l’île. Chose utile, même pour lui qui avait besoin d’yeux régulier pour veiller à ce que l’équilibre précaire de leur communauté soit maintenant quand lui-même ne pouvais pas s’y rendre aussi souvent qu’il l’aurait voulu.

Un trajet dans le silence et la méditation alors que la Nippone voyait les courbes des île Kourile se dessinée devant elle. Prenant un peu de repos le premier jour, profitant de la quiétude qu’offrais sa terre, le second jour arriva bien vite. L’ascension jusqu’au sommet de la montagne se fis dans la concentration et la détermination, jusqu’à retrouver les portes de cette grotte au détour de la cascade. Vingt-sept jour, heure pour heure venait de s’écouler et la coquille semblait tremblé, fissuré par endroit, la jeune femme pris place face à cet œuf prêt à dévoilé son contenue pour être témoins de la venue au monde d’un nouvel être. Quelques minutes, quelques heures, elle n’aurait su dire. Le soleil avait laissé place au clair de lune, les torches brûlais toujours d’un feu aussi vif qu’au premier jour et seuls les clapotis de l’eau dans son dos venais déranger le pieux silence de cette scène. Rejoint par le bruit des craquements alors que la coquille se défaisais de plus en plus, jusqu’à laisser apparaitre une aile dénudée de toute plume, un bec bien trop petit puis une paire d’yeux qui peinais à s’ouvrir au monde.

Le Dirico était née.

19.08.2023 ▬ Chaque jour depuis le début du mois de juillet, Kaneko était entrée dans un état de concentration. Attendant le prochain orage avec patience. Répétant chaque matin aux levées, chaque soir au coucher la formule « Amato animo animato animagus ». Chaque jour elle avait attendu, traversant les heures en guettant les premiers signes qui montrerais l’arrivée de nuage sombre au-dessus de l’île, sans jamais pour autant perdre sa persévérance.

Les beaux jours ne ce n’était pas montrer aussi lumineux cependant qu’ils auraient dû l’être. Car si le ciel semblait prendre son temps pour réaliser le souhait de la demoiselle, une violente tempête avait frapper son clan qui avait connu des remous dignes d’un typhon. Fragilisant la sécurité, l’indépendance et les liens des habitants de l’île. Le doyen était mort, son propre grand père. Tout n’avait été qu’un tourbillon de réaction en chaîne. Pendant que la jeune Nippon, fidèle à elle-même, gardais une sagesse acquise par l’enseignement ancestrale de sa famille. Observant de loin son cousin sur qui le poids de leur survie avait été placer. Mais également son frère, qui ne se verrais pas héritier au profit d’Eiji. Période d’observation nécessaire pour assimilée la nouvelle réalité. L’enfermant dans un silence qui n’étonna personne.

Il fallut attendre les premières semaines du mois d’août pour qu’enfin le ciel n’éclate. Depuis quelques jours déjà, Kaneko sentais au creux de sa poitrine comme un second cœur en train de prendre vie. Signe de réussite sans doute. Dès l’arrivée des premiers nuages, ceux qui survolais leurs terres assombrissant le ciel et les paysage, la jeune fille pris le chemin du cerisier où elle avait caché sa petite potion. Il était temps. Retrouvant la concoction rouge sang, elle s’éloigna un peu plus du village pour trouver isolation. Pointant sa baguette sur son cœur en prononçant ses mots une dernière fois « Amato animo animato animagus » avant de boire le breuvage d’une traite. Elle ne grimaça même pas quand le liquide entra en contact avec ses papilles.

La douleur fut fulgurante. Suffisamment pour que la demoiselle flanche, tombant à genoux au pied d’un arbre en fleur, une main poser sur son tronc. Le souffle haletant, les cœurs s’emballant à tel point qu’on aurait pu croire qu’ils allaient l’un comme l’autre fini par éclater. Une forme, d’abord trouble, se dessina dans son esprit. Ce dessinant de plus en plus.

Une tête avec des plumes d'un noir velouté, les épaules et le dos d'un bleu profond violacé et toutes les autres parties du corps d'un pourpre marron. Avec un bec plus robuste et une plus longue queue. Il n'a pas de crête visible, mais son élégance laisse devinée un comportement royal. Le Geai de Lidth, petit oiseau mesurant dans les quarante centimètres et n’excédant pas les trois-cent-cinquante gramme était l’animal totem de Kaneko Masaaki, en accord avec son patronus le Ho-Ho.

Reprenant le dessus, elle décida d’entrer en phase de méditation. Supportant la douleurs et… une once de peur -bien malgré elle- avec grâce et bravoure. Non sans difficulté, le processeur était long et d’une torture sans nom. Ses vêtements, kimono traditionnel, fusionnais avec sa peau pour former son plumage. Ses bijoux dessinaient des marques que porterais l’oiseau. Les minute s’écoulais, Kaneko disparaissais pour qu’on n’y voit plus qu’un petit oiseau au plumage brillant volant doucement tout autour de la cime des arbres. Comme nombre de ses ancêtres avant elle, Kaneko avait réussit la transformation, perpétuant la lignée.

Après de longues minutes à apprécier ce nouveau corps cependant, la jeune fille décida qu’il était grand temps de reprendre forme humaine. Ce posant sur l’herbe fraîche, encore harcelée par la force de la pluie qui avait accompagné l’orage, elle forma en son esprit une nouvelle image mentale. Celle de son propre corps humain, enveloppe charnelle qui était son meilleur alliée, sa meilleure arme. Quelques minutes suffirent, bien qu’elle s’y reprit à plusieurs fois. Sans s’inquiété pour autant. Ce n’était qu’un nouvel entraînement, une nouvelle façon de se surpasser que d’apprendre à se changer à volonté.

Puis, elle quitta la solitude pour retourner au village, fière de sa transformation. Prête à accueillit un nouveau jour.

28.08.2023 ▬ À travers les mystères ombrageux de l'Archipel des Kourîle, Kaneko Masaaki avait toujours été un être de dualité. Une brise douce, un murmure fragile dans un monde en ébullition, mais sous cette apparence innocente se cachait un ouragan de détermination et de puissance. Son parcours en tant qu'Animagus avait été à la fois une épreuve de maîtrise de soi et une affirmation de sa force intérieure, dans un monde magique en constante effervescence.

L'été avait enveloppé l'île dans sa chaleur, et avec lui était venue la promesse d'une maîtrise plus profonde de son don d'Animagus. Kaneko avait ressenti cette pulsation intérieure, cette connexion mystique entre elle et le Geai de Lidth, son animal totem. Les ciels s'étaient habillés de nuages sombres et menaçants, annonçant un orage imminent. Ce serait l'occasion parfaite pour elle de plonger dans cette transformation, d'explorer davantage ce lien qui l'unissait à la nature. L'ancienne tradition magique japonaise exigeait patience et respect envers chaque aspect de la magie. Kaneko avait attendu avec une patience sans égale, surveillant le ciel avec l'intensité d'une âme déterminée. Et enfin, les premiers nuages assombrissant le ciel annoncèrent l'approche de l'orage. La jeune Nippon se rendit au cerisier, un lieu de sérénité où elle avait déjà entrepris son voyage vers l'Animagus.

La douleur laissa place à une forme de conscience nouvelle. Une image floue, une présence céleste, émergea dans son esprit. Les couleurs se mêlaient, le noir velouté des plumes, le bleu profond et le pourpre marron se tissant en une représentation mentale vivante. C'était son totem, le Geai de Lidth, qui se dessinait, dévoilant sa majesté cachée. Sous le poids de la douleur et de l'effort, Kaneko se laissa emporter par la transformation, sa conscience fusionnant avec celle de l'oiseau. Les sensations du vol, de la liberté dans le ciel, étaient à la fois étrangères et familières. Le vent caressait ses plumes nouvellement formées, et la perspective nouvelle de l'Archipel des Kourîle s'étendait devant elle, pure et magnifique. Elle se sentait à la fois petite et infinie, en symbiose avec la nature qui l'entourait. Les minutes s'écoulèrent, un ballet entre deux mondes, entre l'humain et l'animal. Kaneko planait, observant son environnement d'un nouvel angle, absorbant la réalité altérée de son être. Puis vint le moment où la jeune Nippon décida de reprendre forme humaine. Une nouvelle image mentale, celle de son propre corps, se forma dans son esprit, et avec une concentration intense, elle entama le processus de reconnexion.

La douleur qui accompagna ce retour à l'humain fut tout aussi intense que lors de la transformation. Pourtant, Kaneko n'abandonna pas. Elle garda son calme, sa détermination d'acier, et peu à peu, les plumes se fondirent en chair, le bec se transforma en lèvres. La transition se fit dans une danse douloureuse, mais l'Animagus n'avait jamais reculé devant la douleur. Enfin, elle était de retour à sa forme humaine, étendue sur l'herbe fraîche, une expression de triomphe mêlée à un soupçon d'épuisement sur son visage. Son kimono traditionnel était humide de la pluie qui avait accompagné l'orage, une toile brillante contrastant avec le vert vif de la nature. Elle était revenu, victorieuse, d'une expérience qui renforça son lien avec son totem et la magie ancienne qui imprégnait chaque parcelle de l'Archipel.

Kaneko se releva, écartant les mèches de cheveux mouillées de son front. Elle contempla les cieux qui s'apaisaient, laissant échapper des éclats d'azur entre les nuages dispersés. Un sourire léger naquit sur ses lèvres, une expression de contentement profond. Le lien entre elle et le Geai de Lidth était désormais plus fort, une alliance qui transcenderait le temps et l'espace. La jeune Nippon reprit le chemin du village, portant avec elle l'aura d'une guerrière sereine. Son parcours en tant qu'Animagus l'avait façonnée, renforçant sa résolution, affirmant sa dualité. Elle était l'innocence et la fureur, la sagesse et la puissance. Et tandis qu'elle franchissait le seuil de son clan, elle savait que sa transformation ne marquait pas la fin, mais le début d'une nouvelle étape dans sa quête de maîtrise et de sagesse, une symphonie de dualité qui ne demandait qu'à s'épanouir davantage.

Chaque vol serait une leçon, chaque moment de transformation une méditation. Kaneko Masaaki s'était élevée au-dessus des tempêtes intérieures pour devenir un lien vivant entre deux mondes, une harmonie entre l'humain et la nature. Dans un monde magique en perpétuelle évolution, elle était une constante, une âme en équilibre entre les éléments, un rappel que même dans la dualité la plus profonde, il y avait toujours une place pour la paix intérieure. L'expérience de la transformation d'Animagus avait transcendé les limites de la douleur physique pour Kaneko Masaaki. Elle en avait retiré une sagesse nouvelle, une compréhension profonde de la magie qui la lierait à jamais à l'âme de son totem. À mesure qu'elle s'éloignait du lieu de sa métamorphose, ses pensées se perdirent dans les méandres de son histoire, des traditions ancestrales qui avaient forgé son chemin jusqu'à cette étape cruciale de sa vie.

Le clan Masaaki avait toujours été gardien de traditions puissantes et anciennes. Kaneko avait grandi en imprégnant chaque recoin de l'île de la sagesse de ses ancêtres, en écoutant les contes et légendes qui tissaient les liens entre le passé et le présent. C'était dans cette toile de connaissances qu'elle avait forgé sa détermination, façonnant son identité entre les lignes de l'histoire du clan. L'ombre de son grand-père décédé planait encore, et Kaneko ressentait le fardeau qui pesait désormais sur ses épaules, elle qui devait accompagner son cousin. Les changements qui avaient secoué le clan ne faisaient que renforcer son engagement envers les traditions et la préservation de leur culture magique unique. Elle sentait que sa maîtrise en tant qu'Animagus, cette connexion profonde avec le Geai de Lidth, était une extension de cette promesse de protection.

Alors qu'elle traversait les bois en direction du village, le doux murmure du vent dans les feuilles semblait presque porter des échos des générations précédentes, des voix chuchotant des légendes de courage et de sacrifice. L'odeur de la pluie fraîche, la caresse des rayons du soleil à travers les nuages, tout semblait lui rappeler la dualité de la vie elle-même. Kaneko marchait d'un pas léger, les réflexions internes se mêlant à la tranquillité extérieure. Le village se dressait devant elle, un ensemble de bâtiments qui étaient bien plus que de simples structures en bois et en pierre. C'était un lieu imprégné de magie, de mémoires et de promesses. En entrant dans le village, Kaneko se sentait comme un fil conducteur entre le passé et le futur.

Le regard bienveillant de sa grand-mère se posa sur elle alors qu'elle revenait de son voyage de métamorphose. Son frère arborait un sourire respectueux, comprenant la signification de ce qu'elle venait d'accomplir. Son cousin Eiji, qui portait maintenant la lourde responsabilité du clan, lui offrit un signe d'approbation silencieux. Leurs yeux se rencontrèrent, et dans ce simple échange, une compréhension profonde passa entre eux. Les semaines qui suivirent furent marquées par des discussions et des changements au sein du clan. Les journées s'étiraient dans une routine douce et significative. Kaneko continuait à parfaire sa maîtrise de l'Animagus, explorant les différentes facettes de sa transformation. Elle découvrit que chaque émotion, chaque intention, influençait la transformation elle-même. Elle s'efforça de se fondre avec la nature, de devenir le Geai de Lidth non seulement dans la forme, mais aussi dans l'esprit.

L'automne vint, parant l'Archipel des Kourîle de couleurs riches et vibrantes. Kaneko passait ses journées dans la contemplation et la méditation, se connectant avec la magie qui émanait de chaque feuille, de chaque souffle de vent. Chaque matin, elle s'éveillait avec le désir de devenir un meilleur gardien de son peuple, d'incarner les valeurs du clan Masaaki à chaque instant. Un matin, alors que le soleil se levait lentement, Kaneko se trouva au sommet d'une colline, regardant l'horizon avec une profonde gratitude. Les rayons dorés du soleil caressaient sa peau, et elle se sentait en harmonie avec l'univers entier. Une brise légère souleva ses cheveux, apportant avec elle le parfum des fleurs sauvages. Ses pensées se tournèrent vers le futur, vers les générations à venir qui marcheraient sur les traces de son clan. Elle savait que son rôle allait au-delà de sa propre personne, qu'elle était un maillon dans une chaîne ininterrompue d'héritage magique. Elle prit une profonde inspiration, sentant la magie du monde s'écouler en elle, nourrissant sa détermination et sa résolution.

Le chemin de Kaneko Masaaki en tant qu'Animagus était un voyage de découverte, un processus de fusion avec la magie ancienne de son peuple et avec la nature elle-même. Elle était une guerrière, une gardienne, une âme liée au Geai de Lidth et à l'Archipel des Kourîle. Chaque jour apporterait de nouvelles leçons, de nouvelles opportunités de grandir et de s'épanouir dans cette dualité qui définissait son être. Et tandis qu'elle se tenait là, au sommet de la colline, elle savait que l'histoire de son clan continuerait de s'écrire à travers elle, à travers chaque battement de son cœur et chaque envolée de son esprit.