Ça faisait maintenant deux ans révolus qu’Olivia avait été interné dans ce lieu lugubre, hôpital mêlant enfant et grands enfants dont l’esprit jouaient des tours jusqu’à gratter aux portes de la folie. La petite fille avait eu le temps de décoré un peu sa chambre, d’un nounours qui ne la quittais pas et ne la quitterais jamais vraiment. Qu’on trouvera, même des années plus tard, sur son lit à Ilvermorny ou dans à Grimardent. Quelques photos aussi, de sa famille ou d’elle-même avec eux. Photos qui ne bougent pas et ne bougerais jamais car dans le monde dans lequel vis Olivia à ce moment-là, il n’y à pas de magie. Si ce n’est celle des petites pilules vertes qu’on lui fait prendre le matin au réveil et le soir avant d’aller dormir comme pour tous ses autres colocataires.

Elle s’y était accommodée, quelque part, à cette vie. Sans pour autant s’être résigner. Elle y avait rencontré plusieurs personne et d’autres enfant. Comme Lana par exemple, elle entendait des voix dans sa tête aussi Lana. Mais pas comme Olivia. Et puis Lana elle avait toujours l’impression qu’on voulait lui voler ses affaires. Donc si elles avaient pu être copine au départ, ça n’avait pas durée quand Lana avait pincée très fort et plusieurs fois Olivia après l’avoir accusé d’avoir voulu manger son pudding au paprika. Elle passait beaucoup de temps seul, Olivia. Et parfois elle jouait avec les infirmiers. Un notamment qui sortais plusieurs jeux de société. Son favori restait les échecs qu’il lui apprenait.

La petite pilule aidait beaucoup Olivia, à faire taire les voix dans sa tête, celle des autres patients et des infirmiers aussi. Comme une brume qui se répandait dans son esprit. Si bien qu’elle avait l’espoir, peut-être, que ses parents la reprennent. L’emmène loin de cet hôpital et l’accepte de nouveau chez eux. Et quoi de mieux pour lui faire cette surprise que le jour de son huitième anniversaire ? Là était l’espoir de la petite fille en cette matinée hivernale où l’on pouvait sentir le vent de l’extérieur passer à travers les vielles brique de la bâtisse. Et c’est pour ça qu’aujourd’hui elle c’était levée de si bonne humeur, sautillant presque. Faut dire que maman et papa, ou même sa sœur ne venait pas si souvent que ça la voir. Sa grand-mère oui, au moins une fois par semaine. Un jour que la petit Olivia attendait toujours avec grande impatience d’ailleurs. Avec un peut de chance il y aurait un gros gâteau à la fraise ou au chocolat ! Et de nouvelles poupée Barbie ?

C’est pour le goûté que la famille de la petite fille arriva dans l’institution. Ils la traitaient toujours comme une espèce de poupée cassée ou bien comme un ballon de baudruche sur le point d’explosé. Pourtant, elle avait été sage. Vraiment très sage et ce depuis plusieurs semaines. Les chants d’anniversaire, le gâteau qui finalement avait été au caramel et à la pomme. Les demi-sourires et même les jeux en famille. Ça n’avait fait que nourrir un peu plus l’espoir d’Olivia qui attendait la bonne nouvelle. Qui osa même aller faire un câlin à son papa quand elle découvrit les yeux brillant une nouvelle poupée toute jolie. Elle n’aurait pas dû.

Car si l’esprit est dans la brume des petites pilules, le touché aura été de trop. Elle l’aura lu dans son esprit, vu cette discussion avec la directrice de cet établissement. Elle aura été prise d’un mal de tête à se taper le front contre la table alors que ce simple geste semblait avoir déclenché l’apocalypse. Tout allait bien pourtant, depuis des semaines. Tout n’allait plus quand elle se fis assaillir également par les esprits de sa sœur, de sa mère, de sa grand-mère et de l’infirmier qui les surveillait. Une « crise » qu’ils avaient dit. Une crise qui avait déclenché une suite d’action. Une aiguille pour la calmé, des liens pour l’attaché. Et le départ de sa famille dont les regards ne mentais pas sur ce qu’ils pensaient réellement.

C’était son huitième anniversaire, le second qu’elle passait dans cette institution. Mais ça ne serait pas le dernier. Les visites c’était encore plus espacer après ça, les médecins pensant que l’influence de la famille d’Olivia étant trop d’émotion pour la stabilité de la petite. Ou bien en réalité ses parents ne supportaient tout simplement pas de la voir ainsi ? Et ce qu’on ne voit pas, n’existe pas ou peut rester ranger dans un tiroir. Et ce tiroir-là, abriterais la gamine encore pour quelques années.

Dans les recoins sombres et oubliés de sa mémoire, le narrateur de ce récit se souvient d'Olivia. Il était une fois une jeune fille égarée, une âme solitaire emprisonnée dans un monde de confusion et de silence. Ses souvenirs s'étiraient comme des ombres mélancoliques à travers les années, se fondant avec l'éclat fragile des moments qu'elle avait vécus. Le souvenir qui se détache, avec une tristesse profonde, c'est celui d'une journée hivernale dans l'hôpital psychiatrique. Les couloirs étaient glacés, leur froideur physique semblait résonner avec la distance émotionnelle qui séparait Olivia du monde extérieur. Elle était assise seule sur son lit, ses yeux fixés sur les fenêtres crasseuses qui laissaient filtrer la lumière pâle. Le murmure lointain des autres patients était comme un écho de sa propre solitude.

Cette journée-là, Olivia ne jouait pas avec ses poupées. Elles étaient là, posées négligemment à côté d'elle, mais son regard était vide, perdu dans des pensées que personne d'autre ne pouvait comprendre. Les poupées, fidèles témoins de ses émotions, semblaient elles aussi empreintes de tristesse. Ses doigts effleurèrent le tissu d'une poupée en chiffon, ses yeux reflétant une profonde mélancolie. Elle se souvenait, oh oui, elle se souvenait de ce jour où elle avait réalisé que son monde était différent. Différent non pas parce qu'elle était malade, mais parce qu'elle avait quelque chose en elle qui la séparait des autres.

Alors qu'elle était plongée dans ses pensées, un infirmier entra dans sa chambre. Ses pas étaient feutrés, sa présence presque comme une ombre. Il semblait savoir, d'une manière inexplicable, que quelque chose se passait dans l'esprit fragile d'Olivia. Son regard triste semblait comprendre la douleur silencieuse qui habitait la jeune fille. Olivia leva les yeux, ses iris noyés dans des tourments intérieurs. Elle pouvait sentir son propre cœur battre avec lenteur, comme si chaque battement était le reflet de sa propre solitude. L'infirmier, sans un mot, s'assit près d'elle, comme s'il voulait simplement être là, partager un moment de silence avec elle.

C'est alors qu'une pensée étrange, presque intangible, glissa dans l'esprit d'Olivia. Elle leva les yeux vers l'infirmier, et comme si leurs esprits étaient reliés par un fil fragile, elle ressentit une vague de compassion, de compréhension profonde. Dans ses yeux, elle vit des souvenirs qui n'étaient pas les siens, des souvenirs d'autres patients qu'il avait vu passer, des histoires douloureuses qu'il avait recueillies en silence. Les larmes prirent soudainement possession des yeux d'Olivia, roulant silencieusement sur ses joues. L'infirmier ne dit rien, mais sa présence semblait suffire à lui apporter une sorte de réconfort. Dans ce moment de connexion silencieuse, elle se sentait enfin entendue, comprise d'une manière qu'elle n'avait jamais ressentie auparavant.

Les voix dans sa tête semblaient s'éloigner, comme si l'esprit de l'infirmier avait chassé les murmures indistincts qui avaient toujours rempli son espace mental. Pour la première fois, elle se sentait paisible, comme si une brève éclaircie s'était ouverte dans les nuages sombres qui obscurcissaient sa vie. Le temps s'écoula lentement, comme si le monde entier avait suspendu son souffle pour permettre à ce moment fragile de se déployer. L'infirmier finit par se lever, son regard empreint d'une tristesse douce et d'une compassion profonde. Il lui adressa un sourire fragile, un sourire qui semblait contenir des années de compréhension silencieuse.

Et puis il partit, disparaissant dans les ombres du couloir, mais son impact resta ancré dans l'esprit d'Olivia. Elle se sentait à la fois reconnaissante pour ce moment de connexion et triste de le voir s'évanouir si rapidement. Assise là, Olivia avait compris que sa différence n'était pas une malédiction, mais une facette unique de qui elle était. Elle était capable de voir les pensées des autres, de ressentir leurs émotions, même si cela signifiait également absorber leur douleur. Dans ce moment fragile, elle avait touché la beauté et la tristesse de cette réalité.

Le souvenir s'efface doucement, emportant avec lui cette journée hivernale où Olivia avait goûté à la compréhension, même si ce n'était que pour un court instant. Mais le parfum de cette expérience restait, une lueur de compréhension partagée qui brûlait toujours quelque part au fond de son cœur. Et bien que le temps ait passé, cette mélancolie demeurait, tissant un fil subtil entre le passé et le présent, entre le monde qu'elle avait quitté et celui qu'elle embrassait maintenant, avec tout son être fragile et complexe.